La Nature, une alliée de taille

1. La petite Emmanuelle

 

J’ai grandi au bord de la Méditerranée, dans un département où la nature est abondante et préservée.

Durant mon enfance, j’allais très peu me baigner à la mer si ce n’est durant les sorties scolaires.

Il en était de même pour les balades en colline.

 

Pourtant, dès que j’ai été en âge de partir me promener seule, je vagabondais volontiers aux alentours, plus ou moins proche, de chez moi.

Mon village, cité balnéaire surpeuplée l’été, était désert l’hiver et représentait pour moi un véritable terrain de jeu.

Je partais explorer l’inconnu et je faisais de mes découvertes mes jardins secrets...

Non loin de « la ferme », l’endroit où je vivais, il y avait un canal qui depuis la mer rejoignait la ville.

C’était par un chemin en terre qui le longeait que j’explorais ce lieu bordé de pins, de roseaux et dans lequel de nombreux canards jouaient et s’y prélassaient.

Des prés, de-ci de-là, étaient mes refuges. Je m’allongeais dans l’herbe et je restais là, au calme, un temps dont je n’avais pas encore la notion.

Je grimpais aux arbres dès que c’était possible.

Parfois, en fin de journée, je m’évadais sur la digue pour observer le ciel et parler aux étoiles.

Je me souviens encore du chant des tourterelles le jour et du hululement de la chouette la nuit.

J’avais déjà cet appel instinctif de la nature, elle m’invitait, elle m’accompagnait, elle me veillait aussi.

 

2. Je grandis, je ressens.

 

Ce n’est qu’une fois adulte que j’ai noué un lien conscient avec la nature.

J’ai commencé à ressentir physiquement la différence d’état d’être avant et après mon immersion dans la nature.

J’observais le calme, la sécurité, la confiance, la paix, l’émerveillement, la joie qui me visitaient lorsque j’étais baignée par elle.

Cela pouvait être en allant nager, en allant me promener dans la forêt, en contemplant un coucher de soleil au bord de mer ou étant assise simplement dans un jardin.

J’ai ainsi prêté de plus en plus attention à l’effet que son contact procurait en moi et j’ai alors réalisé que c’était ma plus grande alliée.

Elle apaise mes anxiétés, calme mes colères, réconforte mes tristesses, éclaire mon esprit.

Mieux encore, sa beauté et son calme m’apportent des sentiments positifs tels que l’émerveillement et la joie, elle me redonne l’élan et la confiance qui parfois vacillent.

Elle transforme littéralement mon état d’être.

 

3. Je La choisis.

 

J’ai donc décidé de nourrir et de développer le lien que j’avais commencé à établir spontanément petite.

C’est en étant présente en conscience lorsque je suis à son contact que je vis cette relation.

Je la contemple, parfois dans son ensemble, parfois j’observe un petit élément comme une feuille, le dessin et les couleurs de l’écorce d’un tronc, la forme d’un pétale.

Je sens le parfum des fleurs, l’odeur qui émane des arbres, de la terre.

Je pose mes mains sur le tronc des arbres, je caresse les feuilles des plantes, les coraux et le sable quand je suis dans l’océan.

Je ressens l’air me frôler, l’eau m’envelopper, la chaleur du sable sous mes pieds et la multitude de ses grains sous mes doigts, la rudesse d’un chemin pierreux quand j’y marche pieds nus.

J’écoute le vent, le chant des oiseaux, le va-et-vient des vagues et le bruit de grignotement quand les poissons se nourrissent des coraux.

Parfois, je suis juste là, avec elle, je ne fais rien, je la laisse adoucir mon monde intérieur.

Je lui parle aussi. Je me confie à elle, je lui remets mes inquiétudes, mes tristesses, mes colères.

Puis je lui exprime ma gratitude pour tout ce qu’elle m’apporte, la paix, la joie, l’amour.

Je prends soin d’elle, à mon échelle et selon mes possibilités.

Elle fait partie de mon quotidien.

 

4. La Terre, ma Mère

 

Dans les sagesses orientales telles que le bouddhisme ou le taoïsme, la Terre représente le Yin.

Le Yin étant lui-même, de façon très résumé, la représentation du féminin.

J’ai choisi de prendre, intérieurement, la Terre comme l’archétype de la Mère.

Cette Terre qui m’accueille, qui me guérit et qui me soutient.

La Terre est ma Mère, elle prend soin de moi et je prends soin d’elle.

 

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EmmanuelleP.

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